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En 2018, la Chine est devenue le deuxième pays source de visiteurs au Canada après les États-Unis, remplaçant le Royaume-Uni. Près de 70 000 touristes chinois sont entrés au Canada en mars, selon les données désaisonnalisées. Le nombre de visiteurs étrangers au Canada a fortement diminué à la suite des attentats du 11 septembre et de l’adoption de mesures de sécurité accrue à la frontière.

Pourquoi le nombre de visiteurs au Canada a-t-il chuté ?

La crise du SRAS en 2002, la récession en 2008 et un taux de change défavorable ont causé l’effondrement du nombre de visiteurs au Canada en 2010 au taux le plus bas depuis 1972, lorsque Statistique Canada a commencé à suivre le nombre de visiteurs à la frontière. L’essor de l’économie mondiale et la croissance du transport aérien en provenance des pays émergents font grimper les chiffres. Toutefois, ils sont inférieurs aux sommets atteints à la fin des années 1990, alors que les installations touristiques canadiennes accueillaient plus de 4 millions de visiteurs par mois.

Depuis quand les Chinois visitent le Canada ?

Le Canada est devenu une destination possible pour les touristes chinois il y a huit ans, lorsque la Chine a accordé au Canada le statut de destination approuvée (ce qui signifie que les citoyens chinois ont obtenu le droit de visite). Les États-Unis ont obtenu ce statut en 2008 et la plupart des pays européens en 2004. Les experts affirment que le Canada devient une destination de choix pour les voyages d’affaires (réunions, primes, conférences et expositions). Les touristes chinois sont attirés par les magnifiques paysages du Canada, comme les montagnes Rocheuses ou les chutes du Niagara. Habituellement, la grande majorité des visiteurs au Canada, soit environ les deux tiers, entrent au pays par l’Ontario. Mais au cours des deux dernières années, cette tendance a commencé à changer. Les entrées en Ontario ont atteint un plateau tandis que celles au Canada dans son ensemble continuent d’augmenter. Il y a deux raisons à cela : moins d’Américains entrent par voie terrestre et plus de voyageurs internationaux arrivent par avion.

“En Colombie-Britannique, nous voyons arriver beaucoup plus de voyageurs en provenance de l’Asie “, explique Claude Normandin, analyste à Statistique Canada. Auparavant, dans les années 1970 et 1980, les voyageurs non américains venaient principalement d’Europe.

Lorsqu’on regarde le nombre de voyageurs étrangers par province d’entrée, la Colombie-Britannique et, dans une moindre mesure, le Québec et l’Alberta sont les principaux responsables de cette croissance (tant pour les touristes des États-Unis que pour les touristes étrangers). Comme les gens des marchés émergents voient leur revenu disponible augmenter, ils sont libres de décider où passer leurs vacances, où étudier et où faire des affaires à l’étranger. Normandin explique que les autorités touristiques canadiennes ont augmenté le budget marketing pour attirer l’attention de ces voyageurs potentiels.

En 2016, le gouvernement a versé 50 millions de dollars de plus sur deux ans à Destination Canada, une société qui fait la promotion du pays comme destination de voyage et d’affaires. Son financement s’est stabilisé à 95,5 millions de dollars jusqu’en 2022. En 2012, il s’élevait à environ 72 millions de dollars. Au cours des dix dernières années, il y a eu autant d’entrées par voie aérienne en provenance des États-Unis que de pays tiers. Cependant, l’entrée par voie terrestre en provenance des États-Unis demeure le type de visite le plus populaire. Le tourisme canadien est en voie de rattraper les destinations comparables mais plus populaires comme l’Allemagne et la Nouvelle-Zélande, selon un rapport de Destination Canada. Étant donné que 2018 est l’Année touristique Canada-Chine, un partenariat visant à promouvoir les voyages entre les deux pays, on s’attend à ce que le nombre de Chinois qui visiteront le pays cet été continuera d’augmenter. Mais tout le monde dans l’industrie du tourisme n’en bénéficiera pas. L’hébergement, le transport local et les attractions de certaines destinations touristiques comme Vancouver et Banff, par exemple, sont déjà complets pour l’été 2018.

Le rapport de Destination Canada soutient que les problèmes de capacité risquent de ralentir la croissance du tourisme au Canada dans les années à venir. L’augmentation de la capacité et le développement de nouveaux produits ne se feront pas du jour au lendemain. Cela exigera une coopération et des investissements concertés de la part de tous les ordres de gouvernement et du secteur privé.